Une femme est venue nous voir pour son mari, disparu depuis peu. Il travaillait le bois, aimait la matière, la précision du geste. Elle voulait un monument funéraire à Gap qui garde quelque chose de lui.

Le granit grey lui tenait à cœur, parce qu’il rappelait ce qu’il faisait chaque jour : façonner, poncer, toucher le vivant.

Notre mission était claire : concevoir un monument funéraire solide, équilibré, fidèle à cette histoire, avec une cohérence totale entre la matière et le sens. Un projet né d’une émotion sincère, pensé pour durer dans le temps et tenir juste. Et à partir de là, le projet a commencé à prendre forme.

Piccioni & Simi, votre marbrier funéraire à Gap, a signé ici une réalisation où la technique rejoint la mémoire.

2-modelisation-chapelle-funeraire

Le choix du Grey, matière et mémoire

Tout a commencé par une cliente qui m’a parlé de son mari et de son métier. Elle voulait un matériau capable d’évoquer le bois sans tomber dans l’imitation. Nous avons évoqué le granit grey imitation bois, une pierre dense et régulière, avec cette nuance douce qui capte la lumière sans briller.

J’ai sorti plusieurs échantillons, observé les grains, comparé les reflets et la réaction du poli sous les néons de l’atelier. Certains tiraient vers le bleu, d’autres vers le noir. Aucun ne correspondait vraiment. Jusqu’à ce bloc.

Un grey mat, veiné, avec une texture légèrement fibreuse. Il tenait bien au gel, se polissait proprement, gardait la couleur dans le temps. J’ai proposé de l’associer à un granit plus clair pour les colonnes, et un plus sombre pour la stèle et le chapiteau. Le contraste donnait du relief, sans déséquilibrer la ligne.

Sur le salon de Xiamen, en voyant le bloc brut, j’ai su que c’était le bon. La matière tenait toutes ses promesses, stable et précise. Une pierre juste, taillée pour durer.

Créer à Gap, entre contrainte et ajustement

Le premier projet était prêt, validé, équilibré. Mais la mairie du cimetière Saint-Roch de Gap a bloqué. Hauteur trop importante, gabarit non conforme.

Nous avons repris le schéma technique depuis la base. Chaque cote a été revue, chaque appui recalculé. J’ai réduit la pente du toit, abaissé les soubassements, et ajusté les colonnes pour conserver la tension du dessin.

2-schema-technique-chapelle-funeraire

La cliente suivait tout, avec précision. Elle a mesuré les chapelles de l’ancien cimetière, noté les dimensions, défendu son projet auprès des services municipaux. Le dialogue a fini par payer. Une autorisation, mais avec des conditions strictes.

Il fallait rester sous la limite, sans perdre l’esprit du modèle. Ce travail d’ajustement a resserré le dessin. Plus compact, plus maîtrisé, plus fort. Quand les plans ont été validés, le projet tenait parfaitement la route. Une chapelle funéraire familiale ouverte, solide et lisible, prête à prendre place dans la ville.

Les détails du monument

Chaque détail avait une raison. La cliente voulait que le monument parle d’eux, pas d’une idée abstraite. Nous avons sculpté les colonnes avec un motif inspiré du bois, sobre et fin. Sur la stèle, nous avons intégré une céramique de Notre-Dame de la Garde, symbole de ses origines marseillaises. Et sur la tablette inférieure, une sculpture en symbole infini reliait leurs deux prénoms.

Tout tournait autour de trois repères :

  • La céramique, ancrée dans Marseille et sa lumière
  • Les colonnes, écho direct au travail du bois
  • Le symbole infini, fil qui relie leur histoire

Chaque ajout changeait un peu l’équilibre général. J’ai repris les volumes, ajusté les courbes, vérifié la cohérence d’ensemble. Les gravures ont été creusées fines, à 3 mm, sans dorure, pour garder le granit brut et net. Un travail de précision, pensé pour durer et rester lisible dans le temps.

Et au final, un monument équilibré, sans effets, juste.

Le chantier

Le jour de la pose a commencé à six heures trente, départ de Nice, deux camions chargés de chaque pièce. Arrivés à Gap vers dix heures, nous avons pris le temps de vérifier le niveau, la fondation, la semelle. Le sol était sec, parfait. Le soubassement a pris place, suivi des colonnes, puis de la stèle et du plafond. Chaque pièce s’emboîtait au millimètre, la tension était bonne. Vers dix-sept heures, la pluie est arrivée. Nous avons couvert, sanglé, tout laissé propre.

Le lendemain, reprise à huit heures. À dix heures trente, tout tenait : le chaînage, la voûte, les finitions, le nettoyage. Quand la cliente est arrivée, elle a pris le temps de regarder. Pas un mot, juste un geste sur le granit grey, sur les colonnes, sur la stèle.

Tout le projet tenait dans ce silence-là.

9-chapelle-funeraire

Je demande tout de suite un devis pour un monument personnalisé